Appel à Communications

LA RESTRUCTURATION DU REFUGE ET DE L’ÉTABLISSEMENT : COMMENT RÉPONDRE À LA DYNAMIQUE MONDIALE DE DÉPLACEMENT DES POPULATIONS?

Conférence organisée par
L’Association Canadienne d’Études sur les Réfugiés et les Migrations Forcées (ACERMF) Présentée par le
Centre d’Études sur les Réfugiés (CRS)
Université d’York, Toronto, Ontario, Canada
Du 16 au 18 mai 2012

La globalisation a profondément modifié les schémas classiques de la mobilité humaine. Les développements démographique, économique, social, politique et environnemental accélèrent le rythme de ce changement. Les états mettent en place des politiques de plus en plus sélectives dans le but de maximiser les effets bénéfiques de l’immigration. Ils favorisent non seulement une immigration hautement qualifiée, mais également une main d’œuvre hautement flexible. Ces dernières années, le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada a plus que doublé. On observe la même tendance dans d’autres pays. De nouvelles catégories légales et administratives de migrants temporaires voient le jour avec des droits différents. Certains parmi eux, et plus spécialement les travailleurs temporaires saisonniers, domestiques et circulaires, occupent des emplois mal rémunérés et de statut inférieur, avec des normes du travail médiocres, et sont plus susceptibles d’être victimes de discrimination en matière d’embauche. Les migrants temporaires peu qualifiés n’ont souvent qu’un accès limité à la citoyenneté dans le pays d’accueil, ce qui les expose à tomber en situation irrégulière. La situation précaire dans laquelle se retrouvent beaucoup de migrants ainsi que les membres de leurs familles représente un défi en matière de politiques d’établissement. Il y a un besoin urgent de restructurer ces politiques et de mettre sur pied des programmes d’intégration complets afin de prévenir la marginalisation  légale, économique et sociale des migrants.  Le domaine des demandes d’asile est également profondément modifié par cette dynamique mondiale de déplacement. Dans le contexte actuel d’incertitude économique, d’inquiétude en ce qui concerne le terrorisme et la sécurité, et de renforcement des contrôles aux frontières, la situation des personnes déplacées, des apatrides, des migrants en situation irrégulière, des demandeurs d’asile et des réfugiés s’est détériorée. Cela restreint leur accès à la protection. Le renforcement du contrôle de l’État sur les migrants forcés par le biais de mesures plus sévères en matière d’immigration modifie la logique des structures internes et des politiques publiques. Cela a entraîné une baisse des normes de protection et une hausse de la vulnérabilité des migrants forcés.

La Conférence annuelle de 2012 de l’ACERMF réunira décideurs politiques, personnes déplacées, avocats et chercheurs de diverses disciplines et différents horizons afin d’aborder la question de la restructuration du refuge et de l’établissement en vue de mieux comprendre comment les politiques, les processus et les structures en matière de migration répondent à la dynamique mondiale de déplacement. Nous invitons des participants ayant des points de vue variés à examiner les questions pratiques, empiriques, politiques, légales et théoriques soulevées en matière de refuge et d’établissement, et ce à tous les niveaux : local, national, régional et international. Le programme de la conférence comprendra des discours d’ouverture et des séances plénières par des spécialistes dans le domaine, et nous souhaitons recevoir des propositions de présentations individuelles et de tables rondes articulées autour des grands sous-thèmes suivants :

La restructuration de l’établissement : questions et problèmes aux niveaux local, national, comparatif et international

L’approche utilitaire des États remet en question l’équilibre entre, d’une part, les objectifs de développement économique et, d’autre part, l’intégration et un traitement équitable des migrants. Les récents changements dans la sélection des travailleurs migrants ont eu des conséquences négatives sur la cohésion sociale.  Le rôle des politiques d’établissement, d’adaptation et d’intégration est primordial à l’échelle locale, nationale et internationale si l’on veut remédier à cette situation et prévenir l’exclusion : Quelles sont les points forts et les points faibles des politiques d’établissement? Comment ces politiques devraient-elle être adaptées aux besoins d’un nombre toujours plus élevé de travailleurs temporaires? Comment les différents acteurs peuvent-ils promouvoir un processus d’intégration qui encourage la cohésion sociale? Quel est le rôle joué par les autorités locales et nationales, les employeurs et les membres de la société civile? Comment assurer la cohérence et la coordination entre les différents acteurs œuvrant dans des domaines tels que la santé, l’éducation, la sécurité sociale, l’emploi et l’application de la loi? Quels sont les besoins économiques, légaux et sociaux spécifiques aux divers groupes de migrants? Quels sont les effets de l’âge, du sexe, de la race, de l’aptitude et d’autres facteurs sur l’établissement des migrants? Quelles sont les meilleures pratiques d’établissement?

La restructuration du refuge : questions et problèmes aux niveaux local, national, comparatif et international

La récente réforme du système canadien d’asile politique vise à accélérer le processus de détermination du statut de réfugié et à réduire le nombre de demandeurs d’asile en rendant ce système moins attrayant. Sur le continent nord-américain, les États-Unis et le Canada collaborent étroitement afin de refouler la « migration indésirable ». On a pu observer des développements similaires dans d’autres parties du globe. Une analyse critique des derniers développements et tendances nous aide à mieux comprendre les défis actuels : comment les mécanismes et la logique à l’œuvre aux niveaux local, régional et international transforment-ils les discours politiques et médiatiques ainsi que les normes, les politiques et les pratiques relatives aux migrants forcés? Quels sont les changements dans les modalités institutionnelles et procédurales pour traiter les demandes d’asile et de refuge? Comment ces changements affectent-ils les politiques et les normes de protection aux niveaux local, national et international? Comment les différents acteurs, les institutions et les agences, tant sur le plan local qu’international, promeuvent-ils l’inclusion sociale, économique et légale des migrants forcés?

La restructuration de l’établissement et le refuge : nouvelles approches et théories

Des approches novatrices et le développement de théories tant dans des disciplines traditionnelles que dans des champs interdisciplinaires contribuent à développer nos connaissances sur les normes, les politiques et les pratiques actuelles relatives aux questions sur l’établissement et le refuge. De nouvelles problématiques théoriques, conceptuelles et méthodologiques, résultant de divers points de vue critiques et institutionnels, mettent l’accent  sur ces questions, notamment : le lien entre refuge et sécurité dans une ère de globalisation; l’impact d’une règlementation restrictive sur la liberté de mouvement des migrants forcés; la nécessité de redéfinir les politiques d’établissement, d’adaptation et d’intégration des immigrants et des réfugiés dans un contexte d’évolution des chiffres relatifs à la migration; l’adaptation des politiques d’établissement afin de promouvoir l’inclusion sociale des travailleurs temporaires faiblement qualifiés, des demandeurs d’asile et des migrants en situation irrégulière; l’établissement et la citoyenneté.

SOUMISSION DES RÉSUMÉS
Les personnes désirant présenter une communication durant la conférence doivent soumettre un résumé de 250 mots accompagné d’une notice biographique de 100 mots au plus tard le 30 décembre 2011.  Les organisateurs de la conférence souhaitent obtenir des soumissions pour des exposés individuels ainsi que des propositions pour des tables rondes.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Mme Michele Millard à l’adresse suivante : mmillard@yorku.ca